Ils sont réunis pour deux jours et devront finaliser le plan d’une éventuelle intervention militaire pour rétablir l’ordre constitutionnel au Niger.
L’objectif de la réunion est de définir une date et un chronogramme d’intervention pour libérer le président Bazoum toujours dans les mains des militaires.
« Cette intervention militaire est prête et bouclée, d’ailleurs le plan est déjà clôturé. La force en attente de la CEDEAO est prête en hommes et femmes suffisants et n’a pas besoin d’intervention ou d’appui des occidentaux et le principe d’intervention ne doit pas être guidé par la peur. Cette force va répondre au devoir », a déclaré le chef d’état-major du Nigeria, le général Christopher Gwabin Musa.
Selon le chef d’Etat-major du Nigéria, le Burkina Faso et le Mali ne font pas partie de l’équation de cette intervention militaire.
Pour le ministre de la Défense du Ghana, "Si cette junte reste au pouvoir, plus personne en Afrique de l’ouest n’est en sécurité".
" Nous utiliserons tous les moyens pour rétablir l'ordre au Niger. L'opération militaire est prête si la diplomatie échoue ",a déclaré pour sa part Abdel-Fatau Musah Commissaire de la CEDEAO.
L’option d’une intervention présente plusieurs fragilités, et constitue le combat de la communication intense. A cette réunion, se sont désolidarisés les chefs d’états-majors de la Guinée Bissau et du Cap vert.
« Nous devons tous œuvrer pour le rétablissement de l'ordre constitutionnel au Niger, mais en aucun cas par une intervention militaire ou un conflit armé en ce moment. Nous devons mener des négociations intenses et, par la voie diplomatique, résoudre ces problèmes, car toute intervention par des moyens militaires en ce moment aggraverait la situation et transformerait la région en un espace explosif. Le Cap-Vert pourrait difficilement intégrer une force de cette nature », avait déclaré le Président du Cap-Vert José Maria Neves à la télévision nationale.
Au sujet du regroupement et du déploiement des unités, les effectifs des pays contributeurs comme le Sénégal, le Bénin, la Côte d'Ivoire et le Nigeria sont maintenant connus avec précision.
Beaucoup de partenaires occidentaux et d’organisations sur le continent encouragent et privilégient l’option diplomatique ces derniers jours notamment les États-Unis, qui ont annoncé mercredi qu’une nouvelle ambassadrice, Kathleen FitzGibbon, s’installerait bientôt à Niamey.
Par ailleurs, d’après plusieurs sources, lors d'une rencontre tenue lundi 14 août 2023, le Conseil de paix et de sécurité (CPS) de l’Union africaine (UA), l’organe chargé de statuer sur les questions de règlement des conflits a décidé de rejeter l’usage de la force face à la junte nigérienne.
« Tout en rappelant notre politique de tolérance zéro face aux changements anticonstitutionnels de gouvernement, nous avons choisi de ne pas soutenir une intervention militaire au Niger, parce qu’elle pourrait déboucher sur un bain de sang et causer plus de dégâts qu’il n’en existe actuellement », confie un diplomate de l’UA.
« La force en attente » de la CEDEAO aura pour mission de rétablir dans ses fonctions Mohamed Bazoum, le président du Niger renversé par un coup d’Etat militaire le 26 juillet 2023.