L’occasion pour lui de présenter les enjeux liés à l’atteinte des Objectifs de Développement Durable (ODD) d’ici 2030 et les défis pour l’Afrique.

Pour le Secrétaire Exécutif par intérim de la CEA, la transformation structurelle des économies est l'une des cinq prévisions stratégiques pour atteindre les ODD directement alignés sur l'industrialisation inclusive et durable. La transformation structurelle reste l'un des défis majeurs des pays du Sahel avec l'industrialisation comme principal canal pour y parvenir.

« Tous les ODD ne pourront plus être mis en œuvre en Afrique mais on peut regrouper certains qui s’entremêlent par exemple, les ODD 9 "Construire des infrastructures résilientes, promouvoir une industrialisation inclusive et durable et favoriser l'innovation" et ODD 7, « Garantir l'accès de tous à des services énergétiques fiables, durables et modernes, à un coût abordable ». Il faut construire les parcs industriels permettant d'exploiter les ressources énergétiques et minières pour créer la richesse et l’emploi sur le continent. L’Afrique a des défis à relever en matière énergétique et électrique. Seulement ces défis doivent être transformés en opportunités. Le développement des industries en Afrique va faciliter les investissements dans les autres objectifs sociaux des ODD, tels que, l’eau, l’éducation, l’électricité. Lors de la journée africaine sur l’industrialisation en 2022 au Niger, une feuille de route a été définie pour l’exploitation, la recherche, les investissements dans le secteur industrielle, il suffit d’accélérer le processus », a expliqué Antonio Pedro. Il a ajouté « qu’il revient d’intégrer le système de gestion des industries dans l’Agenda 2030 pour le développement durable et de l’Agenda 2063 et mutualiser les politiques d'industrialisation. L’investissement dans la transformation structurelle nécessite une forte mobilisation des partenaires techniques et financiers mais aussi les hommes d’affaires africains qui doivent comprendre la nécessité de se tourner vers le développement inclusif industriel et commercial sur le continent. Il revient de les impliquer dans le processus et leur faire comprendre les biens fondés des progrès industriels et les avantages à tirer sur le continent».

Sur le continent les exemples de projet de révolution industrielle sont légions. Par exemple, la RDC et la Zambie ont décidé de mettre sur pied une chaîne de valeur africaine de production des batteries et véhicules électriques. Les deux pays abritant au moins 80 % des minerais nécessaires à la production de batteries de voitures électriques. L’initiative offre un excellent moyen d’exploiter la richesse des ressources minérales et de favoriser le développement de l’industrialisation et des chaînes de valeur basées sur les minéraux.

Le Gabon est également en pleine redéfinition de son modèle de développement industriel durable. Sa Zone économique spéciale enregistre plus de 144 entreprises est l’un des meilleurs exemples sur le continent.

Antonio Pédro invite les gouvernements, les investisseurs, les partenaires techniques et financiers à se tourner aussi vers l’économie bleue, l’engrais, le marché de carbone, un terrain encore vièrge d'exploitation.

L’Afrique est riche en sources d’énergie, fournissant environ 19 % de la production mondiale de combustibles fossiles ; selon la Banque africaine de Développement (BAD), le continent abrite environ 30 % des réserves minérales mondiales et une part importante de la production mondiale de minéraux et de métaux d'importance économique. Ces réserves représentent en moyenne 70 % du total des exportations africaines et environ 28 % du produit intérieur brut global. Ces ressources extractives africaines, si elles étaient bien exploitées, pourraient contribuer à hauteur d'au moins 30 milliards de dollars chaque année aux recettes publiques d’ici 2050.