En réponse à ce besoin, le gouvernement a mis en place en 2018 le Mécanisme incitatif de financement agricole fondé sur le partage de risques (Mifa), une innovation financière qui, depuis, a profondément changé le quotidien de milliers de familles rurales.
Avant le Mifa, rares étaient les exploitants agricoles, les éleveurs et les transformateurs ruraux qui pouvaient contracter un prêt auprès des institutions financières classiques. Les risques jugés trop élevés et l'absence de garanties solides freinaient les banques et microfinances.
Mais grâce au Mifa, les familles d'agriculteurs bénéficient désormais d'un accès facilité à des crédits adaptés à leurs besoins et à des conditions raisonnables.
Le mécanisme repose sur un principe simple : mutualiser et partager les risques entre agriculteurs, banques, assurances et autres acteurs de la chaîne de valeur agricole. Ce système sécurisé encourage les institutions financières à injecter davantage de ressources dans le secteur agricole, réduisant ainsi l'exclusion financière en milieu rural.
Au fil des années, les retombées du Mifa sur la vie des ménages sont palpables. Les agriculteurs bénéficient de financements pour l'achat d'intrants, d'équipements, ou pour le développement de petites unités de transformation. Cette dynamique a permis d'augmenter les rendements, de diversifier les productions et de mieux structurer les filières.
Grâce aux revenus agricoles accrus, de nombreuses familles ont pu améliorer leurs conditions de vie : réhabilitation des habitations, scolarisation des enfants, accès aux soins de santé et alimentation de meilleure qualité. Certaines exploitations familiales ont également recruté de la main-d'œuvre locale, générant des emplois dans les communautés rurales.
Pour la campagne agricole 2023-2024, par exemple, plus d'un milliard de francs CFA de financement a été facilité par le Mifa. Au cours de cette année, des soutiens ont été comme la mise à disposition de 24 tracteurs, remboursables sur 4 ans en nature ou en numéraire.
Aussi, s'agissant de la facilitation de l'accès aux crédits intrants remboursables en grains, à travers la Plateforme industrielle d'Adétikopé (PIA), 2 400 tonnes de semences de soja et 20 000 litres de biostimulants ont été fournis, des appuis inscrits dans des mécanismes inclusifs que sont le FSRP, le Promifa et le Prima.
Le Mifa a mis un accent particulier sur l'inclusion des groupes traditionnellement marginalisés dans l'économie agricole, notamment les femmes et les jeunes. De nombreux groupements féminins et associations de jeunes producteurs sont maintenant accompagnés et financés, renforçant ainsi leur autonomie et leur pouvoir décisionnel au sein des communautés.
Une autre forme d'appui aux producteurs est la création de Zones d'aménagement pour la production bovine (ZAPB) qui augmente la disponibilité des produits carnés et laitiers. Lors de la campagne mentionnée, 10 sites ont été identifiés, dont 2 ranches sécurisés. En tout, 4 250 hectares ont été obtenus sur les 5 000 hectares prévus pour la campagne agricole 2023-2024.
Ces orientations inclusives contribuent sans aucune contestation possible à la réduction de la pauvreté, mais aussi à la consolidation du tissu social en milieu rural, en redonnant espoir à des franges longtemps laissées en marge.









