Pour parvenir à ces résultats, Abubakar Kyari, ministre de l’Agriculture et de la Sécurité alimentaire, indique que la nouvelle stratégie de développement lancée par le gouvernement prévoit des interventions à travers sept axes prioritaires. Il s’agit notamment de l’innovation en matière de semences et de fertilisation des sols, de l’amélioration des services de vulgarisation, ou encore de la mécanisation intelligente face au climat.
A cet effet, le gouvernement prévoit de dédier 1 million d’hectares supplémentaires de terres agricoles à la culture du soja au cours des deux prochaines années dans le cadre de sa nouvelle stratégie nationale de production et d’expansion de l’oléagineux adoptée le 22 juillet 2025.
En outre, le gouvernement mise aussi sur l’implication et la collaboration du secteur privé ainsi que des principaux États producteurs comme celui de Benue, pour créer un environnement favorable à l’expansion de cette culture. « Grâce à un leadership local fort, une collaboration fédérale-étatique et une synergie avec le secteur privé, nous construirons une économie du soja résiliente, inclusive et compétitive à l’échelle mondiale. Cet objectif, s’il est atteint, signerait un doublement de la superficie totale actuellement consacrée au soja dans le pays », explique M. Kyari.
Il faut noter que cette nouvelle initiative du gouvernement s’inscrit dans un contexte où la production locale de soja au Nigeria décline depuis quelques années. À titre indicatif, les données compilées par le NAERLS montrent que la récolte a baissé de 14 % entre 2021 et 2024, passant de 1,1 million de tonnes à près de 948 000 tonnes.
Si les causes précises de ce recul n’ont pas été détaillées, plusieurs facteurs peuvent expliquer cette tendance, notamment l’insécurité persistante dans les régions du nord et du centre du pays, qui contraint de nombreux agriculteurs à abandonner leurs champs, réduisant ainsi les surfaces cultivées, compliquant l’accès aux intrants, aux marchés et aux services de vulgarisation.
Une situation qui a, par exemple, obligé le pays à recourir pour la première fois en 6 ans aux importations en provenance des États-Unis en 2024.
Dans ce cadre, le Conseil des exportateurs de soja des États-Unis (USSEC) a organisé du 23 au 27 juin à Lagos, la conférence « Nigeria: NOW ». Dans un communiqué, l’organisation américaine indique que cette démarche vise à renforcer les échanges entre les deux pays autour du soja, pour répondre aux besoins croissants du Nigeria en protéines animales et végétales.









