Selon l’OMC, l’IA pourrait accroître les exportations mondiales de biens et de services de près de 40 % d’ici 2040. Déjà, 90 % des entreprises utilisant ces technologies affirment constater une meilleure efficacité dans la gestion des risques commerciaux et le respect des procédures frontalières.
Mais l’organisation prévient : sans investissements massifs dans les infrastructures numériques et l’adoption de l’IA, les bénéfices risquent d’être inégalement répartis. Les pays à faible revenu ne verraient qu’une hausse de 8 % de leurs revenus réels, contre des gains à deux chiffres pour les pays riches. En réduisant les fractures numériques, ces économies pourraient toutefois presque doubler leurs gains de PIB, jusqu’à 15 %, sans pénaliser les plus avancées.
Ngozi Okonjo-Iweala a souligné que « l’inclusivité est possible » mais nécessite « une action délibérée ». Elle a mis en garde contre les bouleversements attendus sur les marchés du travail, appelant les gouvernements à investir dans l’éducation, la formation et les filets sociaux afin d’éviter une répétition des erreurs de la mondialisation passée.
Le rapport rappelle également que les règles de l’OMC soutiennent déjà les chaînes de valeur de l’IA : suppression des droits de douane sur de nombreux produits technologiques, facilitation du commerce des services numériques ou encore promotion de l’innovation par l’accord sur la propriété intellectuelle (ADPIC).
L’organisation intensifie en parallèle son assistance technique, en particulier en Afrique, et encourage les femmes entrepreneures à saisir les opportunités offertes par l’économie numérique.
Pour la directrice générale, l’enjeu est clair : « Que l’IA devienne une force de prospérité partagée ou d’inégalités accrues dépendra des choix que nous faisons aujourd’hui. »









