Comment optimiser les actions pour atteindre les populations vulnérables ? Quels ajustements apporter aux programmes pour garantir un impact durable ? C’est à ces questions fondamentales que s’attèle le ministère de l’Action sociale, de la Solidarité et de la Promotion de la Femme, réuni en atelier stratégique à Kpalimé du 29 au 31 janvier 2025.

Ce rendez-vous annuel, devenu une tradition dans la gouvernance du ministère, permet aux cadres et aux partenaires techniques d’analyser les réalisations de l’année écoulée et de peaufiner les stratégies pour l’année suivante. Au cœur des discussions : l’évaluation des performances du Plan de Travail et Budget Annuel (PTBA) 2024, le suivi des recommandations de la revue précédente et la définition des priorités pour 2025.

La ministre de l’Action sociale, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou, a mis en avant l’importance de cet exercice pour renforcer l’efficacité des politiques publiques en faveur des plus démunis.

« Notre mission est d’agir avec pragmatisme et d’assurer un accompagnement durable aux populations vulnérables. Chaque bilan que nous dressons doit nous permettre d’identifier ce qui a fonctionné et ce qui doit être amélioré. Car au-delà des chiffres, ce sont des vies qui dépendent de nos interventions. »

Le rapport présenté lors de l’atelier met en évidence des résultats encourageants. Sur les 94 activités programmées, 80 ont été entièrement réalisées, soit un taux d’exécution physique de 85,11%. En matière financière, le taux d’exécution budgétaire s’élève à 96,25%, témoignant d’une gestion rigoureuse des ressources allouées par l’État et ses partenaires.

Deux programmes phares ont marqué l’année 2024, à savoir le Projet d’Autonomisation des Femmes Rurales au Togo (PAFeRT), qui a permis à des milliers de femmes d’accéder à des financements et à des formations en entrepreneuriat, renforçant ainsi leur indépendance économique, et le Projet d’Appui à l’Insertion Socio-Professionnelle des Handicapés au Togo (PAISPHT), une initiative majeure pour intégrer les personnes en situation de handicap dans le marché du travail.

Ces projets ont bénéficié directement à 237.456 personnes, dont 58,62% de femmes et de filles.

Satisfaite des résultats obtenus, Prof. Kossiwa Zinsou-Klassou a néanmoins rappelé que ces chiffres, aussi impressionnants soient-ils, ne doivent pas occulter la réalité du terrain. « Il reste encore du chemin à parcourir. Nos efforts doivent être intensifiés pour que nos actions touchent encore plus de bénéficiaires, en particulier les jeunes et les femmes, qui sont au cœur de nos préoccupations. »

Pour l’année 2025, le ministère mise sur une approche renforcée et des financements accrus pour répondre aux attentes croissantes des communautés. Grâce à 33.782.000 FCFA de fonds additionnels mobilisés auprès des partenaires, plusieurs axes d’intervention seront consolidés tels que l’extension du PAFeRT à de nouvelles localités rurales, avec un objectif d’augmentation de 15% du nombre de bénéficiaires, le renforcement du PAISPHT, avec l’ouverture de centres de formation spécialisés pour les personnes en situation de handicap, le lancement d’un programme pilote d’accompagnement des jeunes mères célibataires, pour favoriser leur insertion socio-économique et lutter contre la précarité.

La ministre a insisté sur la nécessité de miser sur l’innovation et la coordination intersectorielle pour maximiser l’impact des programmes. « Nous devons cesser de travailler en silos et favoriser des approches intégrées. Une femme autonome, un jeune bien formé, une personne handicapée insérée professionnellement : ce sont autant de piliers sur lesquels repose le développement durable de notre pays. »

Le préfet de Kloto, Assan Bertin, a salué le dynamisme du ministère et a exhorté les différents acteurs à maintenir le cap. « Le travail abattu ces dernières années est considérable, mais il est impératif de rester mobilisés. La solidarité et l’inclusion sociale ne doivent pas être de simples concepts, mais des réalités vécues par tous. »

De son côté, la ministre a lancé un appel à une synergie d’actions entre les institutions publiques, la société civile et les partenaires techniques et financiers.

« Nous avons une responsabilité collective. Faire de la protection sociale un véritable levier de développement humain au Togo est un défi que nous devons relever ensemble. Chaque action que nous entreprenons doit se traduire par une amélioration concrète dans la vie des populations. »

À travers cet atelier stratégique, le ministère de l’Action sociale réaffirme son engagement pour une gouvernance axée sur l’impact social et l’inclusion. L’année 2025 s’annonce donc sous le signe d’une action renforcée, avec un cap clair : faire de la solidarité nationale une réalité tangible pour chaque Togolais.

Jean-Marc Ashraf EDRON