Ces élections marquent l’aboutissement de plusieurs années de réflexion sur le renforcement de la gouvernance locale et l’implication des collectivités territoriales dans la prise de décisions au plus haut niveau. Le Togo, à travers cette réforme, entend ainsi inscrire la décentralisation au cœur de son développement, permettant aux territoires d’être mieux représentés dans les processus politiques nationaux.

Dans la circonscription de l’Ogou, la journée a été empreinte d’un enthousiasme palpable, d’autant plus que ce scrutin n’était pas qu’un simple événement électoral. Pour les élus locaux, conseillers municipaux et régionaux réunis en grands électeurs, il symbolisait un nouveau pouvoir d’influence sur les grandes orientations politiques du pays. Cette première occasion de choisir les représentants des collectivités territoriales au sein du Sénat est perçue comme un jalon important pour les communautés locales, déterminées à voir leurs préoccupations et leurs priorités mieux reflétées dans les décisions politiques nationales.

L’organisation du scrutin a été saluée par l’ensemble des acteurs présents, avec un respect scrupuleux des procédures électorales. L’ouverture des bureaux de vote s’est déroulée dans la plus grande rigueur, avec la présentation des urnes transparentes et l’apposition des scellés, avant que les grands électeurs de la région n’effectuent leur devoir civique, en toute sérénité et responsabilité.

Parmi les figures de cette journée, Mme Yawa Ahofa Kouigan, Ministre et Maire de la commune Ogou 1, a marqué l’élection par son implication active à cet acte louable et noble auquel sont conviés le corps des “grands électeurs”.

Mme Yawa Ahofa Kouigan a partagé son enthousiasme et sa vision de l’avenir de la décentralisation et de la gouvernance locale. Avec un regard empreint de fierté, elle a exprimé l’importance de cette nouvelle institution qu’est le Sénat, soulignant que sa mise en place répond à une nécessité de renforcer les liens entre les collectivités locales et les institutions nationales.

« Aujourd’hui est un moment historique pour le Togo et pour l’Ogou. En tant que grande électrice, je suis profondément honorée de pouvoir participer à ce grand tournant pour notre pays. Le Sénat, c’est un instrument essentiel qui permettra à notre voix de résonner plus fort dans les prises de décisions politiques et économiques. Il offre aux collectivités territoriales une plateforme qui leur donne une place à la table des discussions nationales. Ce n’est pas une simple avancée institutionnelle, c’est une réponse aux aspirations de nos populations, un moyen d’assurer que nos défis et nos priorités soient pris en compte dans les lois et politiques de notre nation. »

Elle a poursuivi en insistant sur l’importance d’une représentation équilibrée des régions, qui garantira une gouvernance participative et inclusive. À travers cette réforme, a-t-elle souligné, « chaque préfecture, chaque commune pourra enfin contribuer à l’élaboration des politiques nationales, et ce, d’une manière véritablement représentative des besoins locaux. »

La ministre a ainsi appelé à une gouvernance qui place la voix des territoires au centre de la réflexion nationale, et ce, dans une démarche de co-construction du développement.

Dans une atmosphère calme et sereine, l’élection s’est déroulée sans accroc, un fait qui a été salué par le Président de la Commission Électorale Locale Indépendante (CELI) de l’Ogou, M. Jean Bakali.

« Nous avons veillé à ce que tout se déroule dans la transparence totale, avec un respect rigoureux des procédures électorales. Les grands électeurs ont montré une grande maturité et responsabilité dans cet exercice démocratique. »

Bakali a souligné que cette élection était non seulement un moment de participation citoyenne, mais aussi un signe d’attachement profond à la démocratie et aux réformes qui visent à renforcer le système politique togolais.

Le président de la CELI Ogou s’est réjoui qu’aucun incident majeur n’a été rapporté au cours de la journée, ce qui témoigne de la sérénité et de la discipline dont ont fait preuve les électeurs.

Cette réforme du Sénat s’inscrit pleinement dans la vision du Chef de l’État, Son Excellence Faure Essozimna Gnassingbé, pour un Togo plus décentralisé, plus inclusif, et où chaque territoire trouve sa place dans l’édification nationale. Le Sénat togolais, composé de 61 membres, dont 41 élus par les collectivités territoriales, aura pour mission principale de soutenir la décentralisation, d’accompagner le gouvernement dans l’élaboration des lois et d’assurer que les intérêts des territoires sont systématiquement pris en compte dans les politiques publiques. Les 20 autres membres seront nommés par le Président de la République pour garantir une représentation nationale équitable.

Cette première élection sénatoriale du 15 février 2025 incarne donc un tournant historique pour la démocratie locale et une avancée majeure pour le Togo dans la consolidation de sa gouvernance participative. Elle marque également un nouveau chapitre où les citoyens, à travers leurs élus locaux, auront une voix plus forte dans l’élaboration des politiques du pays, contribuant ainsi à la construction d’un Togo uni, stable et résolument tourné vers l’avenir.

Jean-Marc EDRON