Le crowdfunding, ou financement participatif, se profile comme un sésame financier, une clé qui ouvre des portes longtemps restées closes pour les Très Petites et Moyennes Entreprises (TPME) et les start-ups. Une perspective lumineuse, brillamment mise en relief ce jeudi 25 septembre 2025, lors d’un panel-webinaire initié par le Ministère du Commerce, de l’Artisanat et de la Consommation Locale, avec pour dessein d’outiller les entreprises à dompter ce nouvel instrument de financement.
Le financement est la charpente invisible de toute aventure entrepreneuriale. Mais au Togo, l’accès au crédit classique demeure souvent une ascension escarpée. C’est dans ce contexte que surgit le crowdfunding, une mécanique moderne qui permet à une multitude de contributeurs, via des plateformes numériques, d’injecter de petites sommes pour bâtir de grands projets.
À ce jeu, la GIZ, coopération allemande, se place en ingénieur stratégique du dispositif. Son rôle ne se limite pas au plaidoyer : il est concret, palpable, orienté vers le renforcement des compétences locales. Mme Leling Banla-Kueviakoe de la GIZ a révélé la création de manuels pédagogiques et la formation d’un noyau de 13 formateurs issus du réseau d’incubateurs togolais. Une véritable fabrique de compétences, une « usine à champions du financement », prête à irriguer l’écosystème.
Pour transformer l’essai, les entreprises doivent faire preuve de proactivité. Mme Ekué Amégnran Ayélé Mona, Directrice de la facilitation des conditions opérationnelles des entreprises au Ministère, a exhorté les TPME et start-ups à s’approprier les codes du financement participatif. Il ne s’agit pas seulement de tendre une main, mais de tendre un projet : savoir distinguer les formes de levée de fonds (dons familiaux, subventions, prises de participation), explorer les plateformes disponibles, et surtout cultiver une mentalité audacieuse, où le crowdfunding devient, à l’image du Nigéria, une voie simple et démocratisée.
Aboki Vignon, lun des participants à ce webinaire , a souligné l’essence même de ce mécanisme : mobiliser la foule comme un marché financier populaire, sans garantie ni hypothèque. Il en a rappelé le double avantage : un puissant outil de marketing et une carte de visite crédible pour séduire ensuite les banques traditionnelles
Toute médaille a son revers. Les opportunités offertes par le crowdfunding se heurtent encore à des zones d’ombre dans le contexte togolais. Deux obstacles majeurs se dressent : L’absence d’un cadre documentaire solide qui balise le processus et La relative fragilité de l’infrastructure technologique, perçue toutefois comme un frein secondaire.
Le panel, au thème évocateur “ Levée de fonds par le Crowdfunding : une solution alternative de financement pour les TPME/Start-ups”, a esquissé les jalons d’une feuille de route ambitieuse.
Les objectifs étaient clairs : présenter les fondamentaux, diagnostiquer les défis, et proposer des recommandations de réformes afin d’offrir au crowdfunding un terreau fertile. Animé par une constellation d’experts juristes, praticiens du financement, entrepreneurs aguerris , le débat a convergé vers une évidence : le Togo a besoin d’un cadre réglementaire souple, incitatif et protecteur.









