Créé en 1998, l’IHPC constitue un pilier du suivi de l’inflation et un critère clé de la surveillance multilatérale. Au Togo, il avait déjà été actualisé en 2008 puis en 2014. La nouvelle révision marque le passage de la base 2014 à la base 2023. Selon l’Institut national de la statistique et des études économiques et démographiques (INSEED), l’élaboration de l’indice mobilise désormais sept équipes couvrant tout le territoire, collectant quotidiennement les prix dans des marchés et points de vente représentatifs.

« Le nouvel indice intègre les évolutions récentes de la consommation des ménages et se conforme aux standards internationaux, notamment la nomenclature COICOP 2018. Le nouvel indice prend en compte les évolutions récentes de la consommation des ménages et s’aligne sur les standards internationaux. Il intègre plus de produits, plus de points de vente et repose sur des méthodes de collecte modernisées. Le nouveau panier couvre désormais 810 produits contre 647 auparavant, soit plus de 20 000 variétés suivies dans 4 790 points de vente, contre 1 520 en 2014. Chaque mois, près de 36 000 relevés de prix sont collectés par sept équipes couvrant tout le territoire. La collecte est désormais digitalisée via l’application Phoenix-UEMOA, pour garantir la fiabilité des données et leur comparabilité au niveau régional », a souligné Akoly Gentry, Directeur général de l’INSEED, lors de la présentation officielle des résultats couvrant janvier-août 2025.

Le panier de biens et services suivis passe de 647 à 810 produits, avec plus de 20 000 variétés recensées dans 4 790 points de vente (contre 1 520 auparavant). Près de 36 000 relevés de prix sont désormais effectués, répartis sur sept zones économiques. La collecte s’appuie sur l’application digitale Phoenix-UEMOA, adoptée dans tous les pays de l’Union. Les pondérations utilisées proviennent de l’Enquête harmonisée sur les conditions de vie des ménages (EHCVM 2021). Elles traduisent un recul du poids relatif des produits alimentaires et du logement, et une hausse de celui de la santé, du transport, de la communication et des services.

Les données présentées montrent que l’inflation annuelle a atteint un pic entre 7 et 8 % en 2022, avant de ralentir à 5 % en 2023, puis autour de 3 % en 2024. Cette décrue s’explique par la normalisation des prix mondiaux de l’énergie et des denrées alimentaires, ainsi que par la politique monétaire restrictive de la BCEAO.

Par poste de consommation, on distingue  alimentation et boissons non alcoolisées : premier poste de dépenses, mais en baisse (de 32,8 % en 2014 à 27,9 % en 2023). Ils demeurent le principal moteur de l’inflation; Restaurants et services d’hébergement : désormais en deuxième position, leur poids progresse de 14,9 % à 16,5 %, reflétant la montée des services; Transports : troisième poste, en forte hausse (de 9,4 % à 12,1 %), avec une sensibilité marquée aux prix des carburants.; Logement, eau, électricité et combustibles : en recul de 12 % à 8,3 %; Information et communication : en progression de 5,9 % à 8,1 %; Santé : en hausse de 3,7 % à 5,7 %; Enseignement : stable autour de 2 %; Assurances et services financiers : nouvellement intégrés, mais encore marginaux (0,1 %).

L’IHPC joue un rôle central dans la gestion économique : indexation de salaires et pensions, réajustement en volume de la consommation des ménages, suivi des critères de convergence de l’UEMOA.

Ce projet de rénovation figure dans les Actions prioritaires 2022–2025 de la Commission de l’UEMOA et a bénéficié de l’appui de partenaires tels que la Banque mondiale (via le projet PHASAO), AFRISTAT, le FMI et la BCEAO, qui assure le contrôle de la qualité des indices.

Il marque une étape importante dans la modernisation du système statistique national et renforce la crédibilité du Togo dans le pilotage de ses politiques économiques et sociales. 

Jojo