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Tournant historique : l’AES quitte la Cour pénale internationale pour créer ses propres mécanismes de justice

septembre 23, 2025 0 452

Dans une décision jugée historique, la Confédération des États du Sahel (AES), qui réunit le Burkina Faso, le Mali et le Niger, a annoncé son retrait immédiat du Statut de Rome instituant la Cour pénale internationale (CPI).

Les trois capitales sahéliennes dénoncent une « justice sélective et néocoloniale », accusée de cibler certains dirigeants tout en épargnant les grandes puissances.

Ouagadougou, Bamako et Niamey, qui avaient adhéré à la CPI entre 2000 et 2004, rompent ainsi avec plus de vingt ans de coopération judiciaire internationale. La décision, qualifiée de « souveraine et irréversible », s’inscrit dans une dynamique plus large de reconquête de l’indépendance politique et juridique des trois pays.

L’AES affirme vouloir mettre en place ses propres mécanismes de justice et de paix, adaptés aux réalités locales, tout en restant ouverte à la coopération internationale, mais uniquement dans le respect strict de la souveraineté nationale.

Les trois États membres de la Confédération des États du Sahel (AES) rappellent avoir adhéré souverainement au Statut de Rome au début des années 2000 et avoir, durant deux décennies, coopéré avec la Cour pénale internationale (CPI) sur la base des accords conclus. Mais, selon eux, la juridiction s’est progressivement muée en un « instrument de répression néocolonial aux mains de l’impérialisme », devenu « l’exemple mondial d’une justice sélective ».

 Ce retrait constitue un tournant géopolitique majeur : le Sahel entend réaffirmer sa souveraineté et remettre en question l’ordre judiciaire international actuel.

Cette décision, présentée comme un acte de « souveraineté », s’inscrit dans une dynamique enclenchée lors de la réunion des ministres de la Justice de l’AES à Niamey (15–17 septembre). Ces derniers avaient recommandé aux chefs d’État de repenser la coopération pénale internationale et d’accélérer la création des juridictions prévues par le traité constitutif de l’alliance. Parmi elles, une Cour pénale sahélienne des droits de l’homme, appelée à juger les crimes internationaux, le terrorisme et la criminalité organisée.

L’AES affirme vouloir promouvoir des mécanismes endogènes de règlement des conflits, de consolidation de la paix et de protection des droits humains, « en adéquation avec ses valeurs sociétales ». Les trois pays réitèrent néanmoins leur volonté de coopérer avec l’ONU et ses États membres dans des cadres respectueux de leur souveraineté.

Ce retrait marque une nouvelle étape dans la redéfinition diplomatique et institutionnelle de l’AES. Après avoir quitté successivement le G5 Sahel, la CEDEAO et l’Organisation internationale de la Francophonie, les régimes sahéliens claquent désormais la porte d’une autre grande institution internationale : la Cour pénale internationale.

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