Le 14 août 2023, le Programme alimentaire mondial (PAM) a adressé une note à plusieurs associations humanitaires nigériennes. Cette instance des Nations unies s'inquiète des conséquences de la crise politique et des sanctions sur la sécurité alimentaire.
Le PAM évoque d'abord « l'inflation » et les « pénuries de produits alimentaires ». Mais l'organisation s'inquiète aussi des conséquences des sanctions sur l'agriculture. Les producteurs nigériens souffrent de la fermeture des frontières. Car ils dépendent des « exportations vers le Nigeria et le Bénin ».
Les importations, elles aussi interrompues, empêchent les agriculteurs de s'approvisionner en engrais et en alimentation pour le bétail. « Cela aura un impact négatif sur la productivité », s'alarme le PAM.
Les conséquences des sanctions sur les éleveurs transhumants, elles, ne sont « pas encore claires ». La recherche de pâturages entre le Niger, le Nigeria, le Burkina Faso et le Bénin avait déjà diminué ces derniers mois, rappelle l'institution, qui cite « l'insécurité et les taxes sur le bétail aux frontières ». Bref, autant de facteurs qui font craindre au PAM une « augmentation du nombre de personnes en insécurité alimentaire ».
Les capacités du gouvernement en matière d'assistance humanitaire « déjà limitées », sont réduites selon l'institution, qui alerte : « À moins que des exceptions humanitaires ne soient rapidement établies », les programmes du PAM seront perturbés et les financements réduits. L'organisme cite les « contraintes opérationnelles induites par les sanctions ».