« Mon mari et moi sommes des agriculteurs, mais cultiver la terre seule ne suffit pas dans notre milieu ici. Nous avons des enfants qui vont à l'école, et pour subvenir à leurs besoins, il faut joindre l'élevage à l'agriculture », justifie Mariama. « C'est pourquoi nous avons saisi l'opportunité des transferts monétaires pour nous faire une place parmi les futurs nantis de notre milieu », a-t-elle ajouté.

« Nous élevions quelques volailles avant l'arrivée du projet. Lors des causeries éducatives, nous avons appris que pour sortir définitivement de la vulnérabilité il serait très bien pour nous de ne pas gaspiller ce qu'on nous donne. C'est ainsi qu'au fur et à mesure qu'on gagnait quelques revenus sur la vente de ses volailles, nous avons eu l'idée d'investir pour payer des moutons en ajoutant une partie des transferts monétaires, bien-sûr. Nous en avions acheté au total 07 femelles et 03 mals. Aujourd'hui nous avons encore 14 têtes de mouton malgré une vente groupée de 07 à 35 000 l'unité déjà vendue pour investir dans nos travaux champêtres au cours de cette saison», a-t-elle expliqué

Notons que Mariama Lahan bénéficié du Projet Filets sociaux et services de base (FSB) parent grâce à qui son ménage est autonome aujourd'hui. Elle témoigne que l'appui de la Banque mondiale à son élevage à travers le projet FSB lui a également permis de financer la construction des enclos modernes, ce qui lui facilite énormément son travail.

Cette activité est vitale pour son ménage car grâce à cela, ils ont eu à scolariser leurs enfants et subvenir à leurs besoins comme le veut le projet. Très ambitieuse, la dame de la quarantaine n'a pas du tout envie de prendre une pause. Elle veut en marge de l'élevage de mouton redémarrer les poulets locaux.

La sous-composante transferts monétaires relève du projet de Filets sociaux et services de base (FSB) mis en œuvre par l’Agence nationale d’appui au développement à la base (ANADEB), dans le but d’accroître le revenu et la consommation des ménages ciblés et, de ce fait, leur capacité à faire face aux chocs.

Doté d’une enveloppe financière totale de 19,2 milliards de francs CFA, le projet FSB intègre, entre autres, cette sous-composante « Transferts monétaires » qui alloue aux ménages ciblés un montant trimestriel inconditionnel de 15 000 francs CFA pour une durée de 2 ans. Il est financé conjointement par l’Etat togolais et la Banque mondiale. Dans la région des Savanes, 15.536 ménages ont bénéficié des transferts monétaires dans 173 villages avec 9.890 AGR mis en place.